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près d’eux aucun mal n’advenait aux chiens, il s’approcha davantage.

Ils l’examinaient, de leur côté, avec une extrême curiosité. Son étrange apparence attirait leur attention et ils se le montraient du doigt, les uns aux autres. Ces doigts tendus ne disaient rien de bon à Croc-Blanc et, quand les dieux blancs tentaient de s’approcher de lui, il montrait les dents et se reculait. Pas un ne réussit à poser sa main sur lui et, si quelqu’un avait insisté, ce n’eût pas été sans dommage.

Croc-Blanc connut bientôt qu’un petit nombre de dieux blancs, pas plus d’une douzaine, étaient fixés en cet endroit. Tous les deux ou trois jours, un grand vapeur, qui était une autre et colossale manifestation de puissance, accostait au rivage et demeurait quelques heures. D’autres hommes blancs en descendaient à terre, puis se rembarquaient. Le nombre de ceux-là semblait être infini. En un seul jour, Croc-Blanc en vit plus qu’il n’avait vu d’Indiens dans toute sa vie. Et, les jours qui suivirent, les hommes blancs continuaient à arriver par le fleuve, à s’arrêter durant quelques instants, puis à repartir sur le fleuve et à disparaître.

Mais, si les dieux blancs paraissaient comme tout-puissants, leurs chiens ne comptaient pas pour beaucoup.

Ceci, Croc-Blanc le découvrit rapidement, en se mêlant à ceux de ces chiens qui venaient à terre avec leurs maîtres. Ils étaient de formes diverses et de grandeurs différentes. Les uns avaient les pattes courtes, trop courtes, d’autres les avaient