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XII

LA PISTE DES DIEUX


À la chute de l’année, quand les jours furent devenus plus courts et quand la morsure du froid eut reparu dans l’air, Croc-Blanc trouva l’occasion, qu’il avait si souvent cherchée, de reprendre sa liberté.

Il y avait, depuis plusieurs jours, un grand brouhaha dans le camp. Les tentes avaient été démontées et la tribu, avec armes et bagages, s’apprêtait à aller chercher un autre terrain de chasse. Croc-Blanc surveillait, avec des yeux ardents, ce remue-ménage inaccoutumé et, lorsqu’il vit les tentes abattues et pliées, les canots amenés au rivage et chargés, il comprit de quoi il s’agissait.

Déjà un certain nombre de canots s’étaient éloignés du bord et quelques-uns avaient disparu au tournant du fleuve, lorsque, très délibérément, le louveteau se résolut à demeurer en arrière. Il attendit un moment propice pour se glisser hors du camp et gagner les bois. Afin de dissimuler sa piste, il entra dans le fleuve, où la glace commençait à se former ; puis, après en avoir, pen-