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Mais, comme l’avait prédit Mac Coy, le Pyrénéen reprit peu à peu sa marche en avant.

Soudain, une longue langue de flamme jaillit du milieu du pont, qui avait cédé, et monta le long du grand mât, dont les cinq voiles s’embrasèrent.

En une seconde, l’immense déploiement de toile s’envola dans le ciel, où il s’évanouit dans une nappe de feu.

Pris de panique, les hommes, timonier compris, se précipitèrent dans les canots.

« Prenez votre temps ! leur disait Mac Coy. Tout va bien. Et veuillez ne pas oublier le mousse. Descendez avec vous le gamin. Ne le brutalisez pas, je vous prie.

— Konig, dit le capitaine Davenport, prenez le commandement des deux embarcations. Je garde la troisième pour Mr. Mac Coy et pour moi. Je ne quitterai le navire qu’à la dernière extrémité. »

Demeuré seul avec Mac Coy le capitaine Davenport se saisit de la roue abandonnée et le Pyrénéen poursuivit sa route.

« Pourvu, grogna le capitaine Davenport, que ce qui nous reste de toile ne brûle pas !

— J’ai bon espoir, répondit Mac Coy. Nous touchons au but. »

Comme il achevait sa phrase, un autre jet de flammes s’élança le long du mât d’artimon, en lécha les voiles comme pour les happer, mais rata son coup et s’éteignit sans causer de dommage appréciable.