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Au bout d’une heure, les cocotiers et la terre basse de l’atoll, qui blanchissait sous les lames, étaient visibles du pont. Le Pyrénéen s’en rapprochait, à toute allure.

Bientôt le rivage parut s’ouvrir, montrant la passe qui conduisait au lagon central, vaste étendue d’eau calme, qui miroitait au crépuscule.

Tel était, à ce moment, le frémissement du navire, sous la pression de la fournaise qu’il enserrait dans ses flancs, si imminente paraissait la catastrophe attendue, que le capitaine Davenport commanda de mettre à la mer les deux plus : grands des trois canots.

Cependant rien encore n’arriva et, après un dernier tour de roue, le Pyrénéen, piloté par Mac Coy, qui se tenait à l’avant, embouqua la passe, sans accident.

« Eh bien quoi, qu’y a-t-il ? demanda au bout d’un instant le capitaine Davenport. Nous n’avançons plus. »

Mac Coy, qui était venu le rejoindre sur la dunette, sourit.

« Rien d’étonnant à cela, capitaine. C’est l’heure du reflux. La mer se retire en partie du lagon et se précipite dans le chenal où nous sommes, à une vitesse de sept à huit nœuds.

« Quand le reflux aura prix fin, nous avancerons de nouveau, car nous avons le vent en plein dos. Pour le moment, il balance heureusement la force du courant et nous empêche, au moins, de reculer. »

Au bout d’une heure, le navire avait à peine gagné sa propre longueur.