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de cacatois et de perroquet furent ferlées, et le navire continua dans l’obscurité, parmi le rugissement des vagues, sa course à peine ralentie. C’était merveilleux.

Une détente s’était produite, tant dans l’esprit du capitaine Davenport que dans celui du second.

L’équipage s’était pareillement rassuré. Une voix s’éleva de l’avant et entonna une joyeuse chanson de marin. Cinq minutes après tous les hommes chantaient.

Le capitaine Davenport fit apporter ses couvertures sur la dunette, les y étendit et s’y allongea.

« J’avais depuis bien des jours oublié ce qu’est le sommeil, dit-il à Mac Coy. Je tombe d’épuisement.

« Vous me réveillerez, si c’est nécessaire. »

Le jour n’était pas encore levé quand il sentit quelqu’un qui, doucement, lui tirait le bras.

Il se redressa brusquement, encore engourdi d’un lourd sommeil.

Le vent tambourinait son chant de guerre dans le gréement et un mur sauvage flagellait le navire. Le roulis le couchait alternativement sur son flanc droit et sur son flanc gauche, et le pont était balayé à chaque coup.

Le capitaine Davenport entendit Mac Coy lui crier il ne savait quoi.

Étendant le bras, il le saisit par l’épaule et l’attira contre lui, de façon à coller son oreille contre la bouche qui parlait.

La voix lui parvint plus nettement, mais encore étrangement assourdie, comme si elle venait de très loin.