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sieurs ballots de bananes sèches, chacun d’eux soigneusement enveloppé de feuilles.

§ Dès que le tout eut été hissé à bord, Mac Coy s’écria joyeusement :

« Maintenant, capitaine, levez vos ancres et donnez de la toile. Le vent est excellent et nous pourrons pousser droit vers Mangareva.

« Ainsi vous sauverez votre cher navire. Quand la terre sera en vue, je prendrai la barre et le piloterai. »

Le trois-mâts se mit en marche, laissant derrière lui Pitcairn.

« À combien, demanda Mac Coy, estimez-vous la vitesse du navire, si ce vent continue à souffler ?

— À onze nœuds environ.

— Onze nœuds. À cette allure, nous apercevrons Mangareva demain matin, entre huit et neuf heures.

— « À dix heures, à onze au plus tard, j’amènerai sur le sable le Pyrénéen. Et tous vos ennuis seront finis. »

— Si persuasive était la conviction de Mac Coy qu’il semblait presque au capitaine Davenport que cet heureux moment était déjà arrivé.

Et comme le vent soufflait plus fort de minute en minute, il annonça avec ravissement :

« J’ai dit onze nœuds. Le loch, voyez vous-même, Mr Mac Coy, en marque douze. »

Toute la journée, avec sa cargaison de feu ardent, le Pyrénéen déchira la mer écumante.

— À la tombée de la nuit, par prudence, les voiles