« Si tu m’avais écoutée, tu aurais encore la perle. Il ne fallait pas la montrer au manchot.
— Hourou-Hourou, répondait Mapouhi, était près de moi quand j’ai ouvert l’huître. Je te le répète une fois de plus.
— Bref, s’obstinait Téfara, nous n’aurons ni argent ni maison. Raoul me déclarait, hier encore, que si tu n’avais pas vendu la perle à Toriki…
— Je ne la lui ai pas vendue. Il me l’a prise.
— Prise ou non, Raoul, qui a été à Tahiti consulter sa mère, nous aurait donné la maison et, en plus, dix mille dollars du Chili.
— C’est dommage, assurément, gémit Mapouhi. Mais qu’y faire ? La perle a quand même payé ma dette à Toriki. Elle n’a donc pas été complètement perdue.
— Toriki est mort ! cria Téfara. Sa goélette a sombré dans la tornade, comme ont fait l’Aoraï et le Hiram.
« Alors, te paiera-t-il jamais les trois cents dollars de crédit qu’il t’avait reconnus ? Non, n’est-ce pas ?
« Et ta dette, que tu dis lui avoir réglée avec la perle, te l’aurait-il jamais réclamée ? On ne doit plus rien aux morts.
— C’est très malheureux, je le reconnais… Et maintenant, la perle est perdue pour tout le monde. J’ai grand sommeil. Laisse-moi dormir, Téfara. »
Comme il allait s’allonger à nouveau sur la couverture, Mapouhi dressa soudain l’oreille.
Du dehors, par l’étroit boyau qui servait d’entrée,