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de la vieille femme, la vision de la maison rêvée, au toit de tôle ondulée, avec une horloge à poids, à cadran octogonal, pendue au mur de la grande pièce.

Voilà qui valait la peine de vivre !

Dans l’étoffe qui lui avait servi de robe, Naouri déchira une large bande, dans laquelle elle enveloppa la perle, puis noua le tout solidement autour de son cou.

Le courage lui était revenu et de nouveau elle parcourut la grève, en quête de noix de coco.

Elle en trouva une. Elle en trouva deux.

Elle brisa la première, but avec délices l’eau qu’elle contenait et qui était aigre, et mangea la chair avidement, jusqu’à l’écorce.

Un peu plus loin, elle extirpa du sable une pirogue. Le balancier manquait.

Mais elle était pleine d’espoir et, quelques heures après, elle découvrit le balancier.

Allons ! Tout marchait bien. La perle était un talisman sans pareil.

Vers la fin du jour, Naouri aperçut une caisse de bois qui flottait. Elle la tira sur la grève et en arracha les planches.

La caisse renfermait dix boîtes de fer-blanc, contenant du saumon de conserve. Dans l’une d’elles, elle pratiqua une fente au moyen d’un caillou pointu. Puis, plus difficilement, avec de longs efforts, à l’aide du doigt et en cognant, elle en arracha, bribe à bribe, le saumon.

Huit jours encore s’écoulèrent, sans qu’aucun navire apparût.