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accueillis avec des égards extrêmes et des protestations sans fin d’amitié,

Une goélette demeurée au large, avec ses canons prêts à faire feu, envoya à terre une embarcation.

Et les marchandises d’échange ne furent livrées aux émissaires de Fanfoa qu’après que les recrues désignées eurent été transportées à bord de la goélette, où elles signèrent le contrat d’usage.

Plus mort que vif, Maouki était du nombre.

Son tour venu, il fut mené, entre deux blancs armés de revolvers, à la grande cabine où un autre blanc était assis avec un livre ouvert devant lui, sur lequel il écrivait à l’aide d’un petit bâton des signes étranges et mystérieux.

L’homme blanc examina Maouki, comme il eût fait d’un porc ou d’une volaille. Il lui fit lever les bras, lui tâta la poitrine et les biceps, ainsi que les cuisses et les muscles des jambes.

Puis, satisfait de son inspection, il inscrivit quelque chose sur son registre.

Maouki, en guise de signature, toucha de la main le bâton à écrire. Ce qui signifiait qu’il s’engageait à travailler trois ans durant sur les plantations de la Moongleam-Soap-Company.

Il reçut, comme arrhes, une demi-caisse de tabac, un lot de canifs et de couteaux de poche, une pièce de calicot et des grains de collier.

Le tout dont la valeur était à retenir, ultérieurement, sur le salaire qui lui serait dû.

La longue plume, coquettement piquée sur la tête de Maouki, fut arrachée et ses cheveux coupés court.