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Mr Harriwell, en lui tendant la main, lui demanda s’il avait bien dormi et s’il comptait

prolonger quelque temps son séjour. Mais il répondit que des affaires pressantes l’appelaient à Tulagi et qu’il embarquerait, le jour même, sur l’Arla.

À Tulagi, un peu lassé, déclara-t-il, des fatigues de sa croisière, il ne quitta point le jardin du Commissaire des îles.

Puis il retrouva, sur le vapeur du retour, et le capitaine Malou et les mêmes belles dames qu’à l’aller.

Très entouré, cela va de soi, il éclipsa derechef le vieux capitaine, comme le soleil fait des étoiles, et redevint pour le beau sexe un héros accru.

Durant de longues heures, avec une intarissable faconde et une indéniable sincérité, il conta, dans tous les détails, à son palpitant auditoire, les scènes affreuses dont il avait été témoin, les tragiques périls de mort qu’il avait personnellement courus,

Quant au capitaine Malou, il avait, avant de lever l’ancre, expédié de Tulagi deux caisses du meilleur whisky écossais qui se pût trouver sur le marché, l’une à l’adresse du capitaine Hansen, l’autre à celle de Mr Harriwell.

Car il était incapable de décider, entre les deux hommes, lequel avait su donner à Bertie Arkwright la plus splendide vision de la vie rouge aux îles Salomon.