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nant prendre place à côté de lui. Tout contre lui.

Le nègre avait la peau bizarrement malade. Bertie se leva, comme mû par un ressort, et s’en alla demander des explications au second. Le second lui déclara sans ambages que le noir était un lépreux.

« Un lépreux ! Mais la lèpre est contagieuse…

— Mon Dieu, oui ! Que voulez-vous que j’y fasse ? L’homme paraissait sain quand il embarqua. Gardez-vous seulement de le serrer de trop près. »

Bertie dégringola l’escalier des cabines, se déshabilla, ficela un paquet des vêtements qu’il venait de quitter et jusqu’aux souliers, fit passer le tout dans la mer, par le hublot.

Puis il procéda sur tout son corps à des lavages antiseptiques, qu’il renouvela le soir avant de se mettre au lit.

Lorsque l’Arla vint en contact avec la terre et prit le mouillage dans un marais encadré de palétuviers, le capitaine Hansen ordonna de tendre, au-dessus de la lisse, une double rangée de fils de fer barbelés.

« Précaution indispensable, expliqua-t-il à Bertie Arkwright, afin que le navire ne soit pas pris d’assaut comme tant d’autres par les têtes crépues. »

Celles-ci, en effet, ne tardèrent pas à arriver dans leurs pirogues, avec tout un arsenal de javelots, d’arcs, de flèches et de casse-têtes variés.

Mais le capitaine Hansen commanda que tous les noirs qui voudraient être reçus à bord devraient,