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Oreille-Pendante et moi restions indépendants. Nous ne portions d’eau que pour nos besoins personnels, et souvent nous nous moquions des autres gamins lorsque, appelés par leurs parents, ils devaient quitter le jeu pour aller remplir les gourdes.

Le progrès ne s’installait que très lentement parmi nous. Nous passions notre existence à jouer à la manière des enfants ; les adultes eux-mêmes se divertissaient à longueur de journée, mais nos ébats différaient totalement de ceux des animaux. Nous faisions des découvertes, grâce à notre curiosité et à notre vivacité d’esprit naturelles. Pendant le temps que je vécus au sein de la horde, la plus importante des améliorations apportées à notre bien-être fut l’usage des calebasses comme récipients.

Au début, nous n’y conservions que de l’eau, à l’instar du vieil Os-à-Moelle, lorsqu’un jour une des femmes (je ne me rappelle plus laquelle) remplit une calebasse de mûres et la rapporta à sa caverne. Bientôt, toutes les femmes suivirent son exemple et transportèrent ainsi les baies, les noix et les racines.