Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/97

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais ce qui m’afflige particulièrement lorsque je jette un regard dans ce passé lointain, c’est notre inconséquence et notre stupidité. Une fois je tombai sur une calebasse brisée et pleine d’eau de pluie. Je goûtai ce breuvage et le trouvai doux. Je me rendis même au fleuve avec cette coupe en main et, l’ayant remplie, j’en bus la moitié et lançai le reste sur Oreille-Pendante. Ensuite, j’envoyai l’objet au loin. Jamais il n’entra dans mon cerveau de remplir d’eau cette calebasse et de la porter dans ma caverne. Pourtant je souffrais souvent de soif la nuit, surtout après avoir mangé des oignons et du cresson, et dans l’obscurité personne n’osait quitter la caverne pour aller boire.

En autre occasion, je trouvai une calebasse sèche à l’intérieur de laquelle les graines produisaient du bruit. Je m’amusai beaucoup à la secouer, mais cette calebasse ne représentait pour moi qu’un objet. Pourtant ce fut peu de temps après que l’usage des calebasses comme récipients devint un usage général dans la horde. Je n’en fus point l’inventeur : cet honneur revient au vieil Os-à-Moelle, et