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plaintif ; il s’arrêta pour regarder en arrière. Alors il revint vers moi, monta jusqu’à la fourche et examina la flèche. Il essaya de la retirer ; mais d’un côté les chairs résistaient au passage des barbes de la pointe et, de l’autre, à celui de la tige empennée. Ses efforts me faisaient tellement souffrir que je le priai de cesser.

Pendant un moment nous demeurâmes tous deux au creux de l’arbre, Oreille-Pendante inquiet et pressé de fuir, jetant des regards inquiets d’un côté et de l’autre, tandis que je sanglotais doucement. De toute évidence, Oreille-Pendante avait une envie folle de se sauver et le fait qu’il demeura près de moi, malgré sa peur, reste à mes yeux un symbole de l’altruisme et de la camaraderie qui ont contribué à faire de l’homme le plus puissant d’entre les animaux.

Une fois encore, Oreille-Pendante essaya de retirer la flèche mais je l’arrêtai, fou de douleur. Alors, il se baissa et se mit à ronger la tige de la flèche entre ses dents, tout en tenant fermement l’autre bout de ses deux mains, afin de l’empêcher de remuer dans la