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mettre à l’abri avant que l’homme du Feu eût fait vibrer son arc. La flèche monta en l’air, manqua Oreille-Pendante et alla frapper une branche puis retomba sur le sol. Je dansai de joie sur mon perchoir. Voilà enfin un sport ! L’homme du Feu lançait un objet à Oreille-Pendante, comme nous le faisions souvent entre nous en guise d’amusement.

Le jeu continua quelques minutes encore, mais Oreille-Pendante ne s’exposa pas une seconde fois. Alors, l’homme du Feu abandonna la partie. Penché sur ma branche horizontale, je me mis à jacasser pour attirer son regard. Je voulais jouer, moi aussi. Je désirais que l’homme du Feu essayât de m’atteindre avec cet objet inconnu de moi. Il me vit, mais ne fit aucun cas de ma personne, concentrant toute son attention sur Dent-Brisée qui, à son corps défendant, se balançait toujours au bout de la branche.

La première flèche partit. Dent-Brisée hurla de souffrance et de frayeur. Le trait l’avait touché. Du coup la situation prenait une tournure différente à mes yeux. Je perdis aussitôt l’envie de jouer ; tout tremblant, je