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carottes coriaces et des petites toutes en fibres, plutôt que de s’aventurer un peu plus loin où elles étaient encore intactes. Quand je m’aventurais un peu trop à son gré, il me grondait et me querellait, laissant entendre qu’un grave péril nous menaçait de ce côté, mais l’indigence de son vocabulaire ne lui permettait pas de me faire comprendre la nature de ce péril.

Je fis ainsi plus d’un excellent repas, malgré ses invectives. Comment pouvais-je deviner de quoi il s’agissait ? Je me tenais toujours en alerte, mais je ne discernais aucune raison de s’alarmer. Cependant, je calculais toujours la distance entre moi et l’arbre le plus proche, où je comptais me réfugier avant d’être capturé par Poil-Fauve ou Dent-de-Sabre, si l’un ou l’autre surgissaient brusquement.

Un jour, vers la fin de l’après-midi, un grand tumulte s’éleva dans le village. La horde semblait hantée d’une idée fixe : la peur. Les habitants des cavernes, sortis de leurs repaires, fourmillaient sur le flanc de la