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laisser en paix. Nous n’étions certes pas des lutteurs comme eux, mais grâce à notre ruse, à notre lâcheté, et aussi à la terreur continuelle qui nous obsédait à chaque instant, nous survivions dans ce milieu terriblement hostile du monde primitif.

Oreille-Pendante devait être mon aîné d’un an. Il ne possédait aucun moyen de m’apprendre sa courte histoire, mais comme je ne vis jamais sa mère, j’ai tout lieu de supposer qu’il était orphelin. Dans notre horde, la paternité comptait peu. Le mariage n’existait qu’à l’état rudimentaire et les couples se séparaient après une querelle. L’homme moderne, avec son institution du divorce, agit de même, mais légalement. Faute de lois, seule la coutume réglait nos actes ; or, sur ce sujet, la coutume était plutôt confuse.

Néanmoins, ainsi que le montrera la suite de ce récit, nous avions de vagues tendances vers la monogamie : elle devait, comme on le sait, conférer plus tard force et puissance aux tribus qui l’adoptèrent. Même à l’époque de ma naissance, il existait plusieurs ménages