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poussant un rugissement. En réalité, nous n’en désirions pas davantage. La lutte se transformait en un jeu auquel nous prenions un immense plaisir.

Cette nouvelle attaque dura peu. Dent-de-Sabre ne tarda pas à reprendre son bon sens et à fuir cette grêle de pierres.

Je conserve très nette la vision du tigre à la lisière de la forêt : une de ses paupières était enflée au point qu’il ne pouvait l’ouvrir. Il tournait vers nous sa gueule ; ses lippes plissées découvraient jusqu’à la racine ses longs crocs aigus, son poil se hérissait et il fouettait l’air de sa queue. Il fit entendre un dernier rugissement, puis se déroba à notre vue parmi les arbres.

Alors nous quittâmes tous nos trous, jacassant à qui mieux mieux, et nous examinâmes les traces laissées par les griffes du fauve sur la roche friable de la falaise. Les deux fuyards, pleins de fatuité, étaient sortis de leur double caverne. Nous les entourâmes en leur prodiguant notre admiration. Survint la mère du plus jeune, à peine adolescent, qui tomba sur lui à bras raccourcis ; en proie à