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village. Il ne pouvait guère m’instruire des mœurs et coutumes, son vocabulaire trop restreint ne s’y prêtant point, mais j’observai ses actes et en fis mon profit.

Il me conduisit dans l’espace libre situé entre les cavernes et le fleuve, puis dans la forêt, où, dans un endroit herbeux parmi les arbres, nous déjeunâmes de carottes filandreuses. Ensuite nous allâmes nous désaltérer au fleuve et reprîmes le sentier conduisant aux cavernes.

En remontant cette sente, je revis Œil-Rouge. Le premier geste d’Oreille-Pendante fut de reculer de côté et de se blottir au pied du talus ; instinctivement je l’imitai, puis je relevai la tête pour voir la cause de notre frayeur : Œil-Rouge déambulait au milieu du sentier, l’air farouche et le sourcil froncé au-dessus de ses yeux enflammés. Je remarquai que tous les enfants fuyaient devant lui comme nous l’avions fait. Quant aux grandes personnes, elles le regardaient s’approcher avec des regards pleins d’inquiétude et se rangeaient sur son chemin pour lui céder la place.