couvert de poils au-dessous et au-dessus des bras, de même jusque dans les oreilles. Seules la paume de ses mains, le dessous de ses pieds et la partie de son visage immédiatement au-dessous des yeux étaient dépourvus de poils. Horriblement laid, sa bouche grimaçante et sa lèvre inférieure toujours pendante étaient en harmonie avec ses yeux terribles.
Tel est le portrait d’Œil-Rouge.
Avec précaution, il se glissa hors de sa caverne et descendit à terre. Sans s’occuper de moi, il se mit à reconnaître les environs. En marchant il se courbait en deux, et se penchait tellement en avant qu’à chaque pas il posait ses doigts au sol. Mais alors que la plupart d’entre nous en étaient incapables, il courait admirablement à quatre pattes. En cela encore, Œil-Rouge constituait une exception ; cette particularité de marcher à quatre pattes était chez lui un atavisme.
Nous étions alors en pleine évolution, passant de la vie arboricole à la vie terrestre. Depuis plusieurs générations nous subissions une transformation dans notre corps et notre démarche. Mais Œil-Rouge appartenait au