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déclin du jour. Vous n’avez jamais senti la morsure du vent matinal dans la cime des arbres, ni savouré la jeune écorce, douce au palais.

Il serait sans doute préférable de reprendre les faits dès mon enfance. Tout gamin, pendant mes heures de veille, je ressemblais aux autres garçonnets de mon âge ; durant mon sommeil, il en allait tout autrement. Aussi loin que remontent mes souvenirs, mon sommeil ne fut qu’un long cauchemar. Rarement mes rêves s’éclairèrent d’une lueur de félicité ; en général, ils étaient empreints de peur, d’une peur si bizarre et si étrange qu’elle échappe à toute analyse. Nulle peur ressentie par moi au cours de mon existence diurne ne peut se comparer à celle qui m’empoignait pendant mon sommeil ; elle était d’une nature spéciale et tout à fait en dehors du cadre de ma vie quotidienne.

J’étais un jeune citadin pour qui la campagne était un domaine inexploré. Cependant, jamais je n’ai rêvé de villes et jamais une maison n’a surgi dans un de mes songes, pas plus d’ailleurs qu’un être humain n’en a