Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

sous moi. Je voyais le sol à vingt pieds au-dessous de moi !

Avec une violence de plus en plus grande, il agitait la branche tout en ricanant de haine triomphante. À ce moment, se produisit le dénouement. Les quatre brindilles que je tenais se brisèrent simultanément et je tombai sur le dos, serrant entre mes mains et mes pieds les branches cassées. Par bonheur, il ne se trouvait pas de sangliers sous l’arbre, et ma chute fut amortie par d’épais buissons.

D’ordinaire, une chute interrompt brusquement mes rêves, le choc nerveux suffisant à combler en une fraction de seconde l’abîme de milliers de siècles, et je me retrouve tout éveillé dans mon petit lit où, tremblant et couvert de sueur, j’entends sonner l’heure au coucou du vestibule. Plusieurs fois, j’ai revécu cette expulsion du nid familial et jamais je n’ai été réveillé par cette dégringolade dans les buissons. Je tombais en poussant des cris d’horreur et frappais le sol avec un bruit sourd.

Écorché, meurtri, pleurant, je demeurai à l’endroit de ma chute. À travers les feuilles,