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petites branches et les lançait sur nos ennemis. Il se suspendit même d’une main au-dessus d’eux, mais juste hors de leur atteinte, et se moquant d’eux alors que, dans leur rage impuissante, ils faisaient grincer leurs mâchoires. Non content de cela, il brisa une énorme branche, et se cramponnant à l’arbre d’une main et d’un pied, il fouetta les flancs et les groins des bêtes sauvages. Inutile de dire que ma mère et nous goûtions fort ce genre de sport.

Mais on finit par se lasser, même des meilleures choses, et bientôt mon père, tout en ricanant malicieusement, nous guida parmi les arbres. Je sentis alors mes ambitions se calmer et, redevenu timide, je m’agrippai à ma mère qui grimpait et se balançait à travers l’espace. Une branche cassa sous son poids. Elle venait de faire un énorme bond. J’éprouvai l’épouvantable sensation que tous deux, ma mère et moi, nous tombions dans le vide. La forêt et la lumière du soleil à travers les feuilles bruissantes s’évanouirent à mes yeux. J’eus la fugitive vision de mon père, s’arrêtant brusquement pour regarder