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les espaces de trois à cinq mètres et continue ainsi, sans aucune hésitation, son voyage aérien.

Tandis que je l’observais, je ressentais en mon être, dans mes muscles mêmes, le désir impérieux de sauter également de branche en branche, certain de trouver en moi la force nécessaire. Pourquoi en aurais-je douté ? Lorsque les petits garçons regardent leur père abattre un arbre à coup de hache, eux aussi songent qu’un jour ils manieront la hache et feront tomber les arbres. Le même phénomène se produisait chez moi. J’étais constitué pour accomplir les mêmes exploits que mon père et la vie latente en moi éveillait à mon insu des ambitions de voyages aériens à travers la forêt.

Enfin, mon père nous rejoignit, débordant de colère. Il avançait la lèvre inférieure tandis que d’en haut il regardait les sangliers de ses yeux menaçants. Il grognait à la manière d’un chien et ses canines, grosses comme des crocs, m’impressionnèrent terriblement.

Son attitude ne fit qu’exciter la fureur des sangliers. Il brisait des brindilles et des