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aussitôt, de toutes les directions, des corps se ruaient à travers les fougères et les buissons.

Une vingtaine de sangliers se précipitèrent dans la clairière. Mais ma mère, avec moi toujours accroché à elle, s’était réfugiée sur une grosse branche à quatre mètres environ du sol. Elle était surexcitée et poussait des cris menaçants vers les sangliers qui, le poil hérissé et montrant les dents, s’étaient groupés sous notre arbre. Et moi, tremblant comme la feuille, je regardais les brutes furieuses, essayant d’imiter de mon mieux les cris de ma mère.

Au loin répondirent des cris pareils aux nôtres, mais d’une note plus grave ; une sorte de basse rugissante, qui s’enfla de plus en plus. Bientôt je vis s’approcher mon père… du moins, tout me porte à croire que c’était là l’auteur de mes jours.

Sa mine n’était pas des plus engageante. Mi-homme, mi-singe, pourtant ni homme, ni singe. Impossible de vous en faire la description. De nos jours, il n’existe sur terre aucun être qui lui ressemble. Pour l’époque, il avait une haute stature et il devait peser