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Et telle une furie, elle apparut sur la scène. Elle grinçait des dents, faisant d’effarantes grimaces, et poussait une série de cris aigus.

— Ah-ah !… Ah-ah !…

L’apparition de ma mère fut si brusque et si menaçante que le sanglier se ramassa sur lui-même en une attitude défensive, et se hérissa comme elle s’élançait sur lui. Alors elle vint vers moi. Le sanglier ne bronchait pas. Instinctivement, je sus ce qu’il convenait de faire pendant ce court répit qu’elle venait de gagner. Je bondis vers elle et l’agrippai à la ceinture, m’accrochant à elle des mains et des pieds… Je dis bien : des pieds, car je m’en servais avec autant d’adresse que de mes mains. Dans mon étreinte, je sentais ses poils se raidir sous l’effort de ses muscles et la tension de sa peau.

Au même instant où je bondissais vers elle, elle sauta en l’air et se suspendit à une branche surplombante. L’instant d’après, le sanglier passa au-dessous de nous, entrechoquant ses défenses. Revenu de sa surprise, il s’était lancé en avant, avec un cri semblable à un coup de trompette. C’était un appel : car