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joue avec elles, et du fond de ma gorge s’élèvent de faibles gémissements. Le soleil éclatant m’emplit de la joie de vivre. Je me trouve dans une clairière, au milieu des buissons nains et d’une sorte de fougères et au-dessus de moi se dressent de toutes parts les arbres de la forêt.

Soudain, un bruit. Je me redresse et je tends l’oreille, immobile. Les murmures s’arrêtent dans ma gorge et je reste comme pétrifié. Le bruit, pareil au grognement d’un porc, se rapproche, et bientôt je perçois le froissement produit par le mouvement d’un corps entre les buissons. Les fougères s’agitent sur son passage. Puis le rideau de feuillage s’ouvre, je vois des prunelles luisantes, un long groin et des défenses blanches.

C’est un sanglier. Il m’observe avec curiosité. Il pousse un ou deux grognements, déplace sa masse d’une jambe de devant à l’autre, remue la tête de droite et de gauche en agitant les fougères. Je reste figé sur place, les yeux vrillés sur l’animal, le cœur dévoré de crainte.