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commençai seulement à voir clair dans mes rêves. J’acquis la notion du temps et fus à même de coordonner les événements et les faits. Je pus alors reconstituer ce monde lointain, à jamais révolu, tel qu’il m’apparut à l’époque où moi-même, ou mon aller ego, y vivions. Distinction d’ailleurs insignifiante, car l’être moderne que je suis a fait marche arrière et vécu la vie primitive en compagnie de cet autre moi.

Comme il ne s’agit point ici d’un traité de sociologie, je vais m’efforcer de coordonner les événements épars en un récit compréhensible. Il existe, en effet, un lien de continuité entre tous ces rêves : par exemple, mon amitié pour Oreille-Pendante, la haine d’Œil-Rouge et l’amour de la Rapide. Je me plais à espérer que cette histoire vous paraîtra suffisamment claire et pleine d’intérêt.

De ma mère, je ne conserve qu’une vague souvenance. Mon premier souvenir d’elle – et certainement le plus vif – est le suivant : Je me revois étendu sur le sol. Je suis un peu plus âgé qu’à l’époque du nid, mais encore débile ; je me roule sur les feuilles sèches, je