qui, sans cesse me menaçait comme la gueule ouverte de quelque monstre dévorant.
Ce rêve dans lequel je jouais un rôle passif et qui rappelait un état plutôt que des actes, me visita souvent au cours de ma petite enfance. Mais brusquement, au milieu de mes visions, se ruaient des formes étranges, se produisaient des phénomènes terribles, et apparaissaient des paysages inconnus de moi en tant qu’être normal. Il en résultait des cauchemars incompréhensibles et dénués de toute logique dans la succession des faits.
Tantôt j’étais un nourrisson du monde primitif, étendu dans un nid arboréen ; l’instant d’après, je devenais un homme, engagé dans un corps à corps avec l’horrible Œil-Rouge ; et aussitôt je me voyais rampant avec prudence vers le cours d’eau, sous l’ardente chaleur de midi. Des événements, séparés par de nombreuses années, défilaient devant moi en l’espace de quelques secondes, voire de quelques minutes.
Je vous épargnerai les péripéties de cette ronde infernale. Devenu adulte et après avoir vécu des cauchemars des milliers de fois, je