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au pied d’une haute falaise au sommet de laquelle nous dénichâmes notre nouveau gîte, une caverne difficile d’accès et invisible d’en bas.

J’approche de la fin de mon récit. En cet endroit, la Rapide et moi nous installâmes et y élevâmes notre famille.

Ici mes souvenirs s’arrêtent. Nous n’entreprîmes plus d’autre migration et mes rêves ne dépassent jamais cette caverne élevée et inaccessible, où a dû naître l’enfant qui hérita la substance de mes rêves, dont l’être s’assimila toutes les impressions de ma vie… ou plutôt de la vie de Grande-Dent, mon autre moi-même, sans être mon véritable moi, mais qui à mes sens demeure si réel que souvent je suis incapable de discerner à quelle époque j’existe.

Lorsque je médite sur le lien qui m’unit à l’homme primitif, je reste perplexe. Moi, le moderne, je suis incontestablement un homme ; pourtant, moi, Grande-Dent, le primitif, je ne suis pas un homme. À une époque quelconque, et par une filiation directe, ces deux composantes de ma double