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un autre membre de la horde) et sa femme, fuyant vers l’Est, passèrent près de nous en silence, les traits contractés par la peur. Les hurlements des chasseurs et les clameurs de certains des autres nous arrivaient de la direction d’où couraient les deux fuyards. Les hommes du Feu avaient enfin réussi à découvrir une piste à travers le marais.

La Rapide, Oreille-Pendante et moi suivîmes les pas du Barbu et de sa femme. Nous fîmes une pause au bord du grand marais ; nous ignorions les sentiers qui le parcouraient, car il se trouvait en dehors de notre territoire et nous l’avions toujours évité. Personne de ceux qui s’y aventurèrent n’était jamais revenu aux cavernes. À nos yeux, il représentait un lieu de mystère et d’horreur, le terrible inconnu. Comme je l’ai dit, nous nous arrêtâmes sur le bord. Saisis de peur, nous entendions les cris des hommes du Feu, de plus en plus proches. Nous nous regardions les uns les autres, consternés. Le Barbu courut sur cette vase mouvante et s’arrêta sur un monticule herbeux à une douzaine de mètres plus loin. Sa femme n’osa le suivre.