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comme Oreille-Pendante et moi nous avions ri du vieil homme des bois. Et de même que nous lui avions labouré les côtes avec des bâtons de l’extrémité de leurs arcs ils frappèrent la femme d’Œil-Rouge. Ce jeu ne leur procurait qu’un maigre plaisir, car elle ne se défendait pas, et ne se mettait même pas en colère. Tout occupée à protéger son enfant, elle implorait la pitié de ses tortionnaires. Un des hommes du Feu, armé d’un gourdin, s’approcha d’elle. Elle devina ce qui l’attendait, mais continua ses lamentations jusqu’au moment où le coup l’assomma.

Au creux de son arbre, Œil-Rouge se trouvait à l’abri des flèches. Après un court conciliabule entre les assaillants, l’un d’eux monta à l’arbre. Que se passa-t-il là-haut ? Je l’ignore ; il me souvient seulement d’avoir entendu les cris de l’homme et vu se manifester la colère de ceux qui étaient restés au bas. Au bout de quelques minutes, son corps s’écrasa sur le sol et il ne bougea plus. Ils le regardèrent longuement, lui soulevèrent la tête, mais elle retomba inerte dès qu’ils la lâchèrent. Œil-Rouge s’était vengé.