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Avant de poursuivre mon récit, je veux vous apprendre ce que devint Œil-Rouge : il fut capturé sur un arbre, en compagnie de sa femme, non loin du marais aux myrtilles. La Rapide et moi nous arrêtâmes un long moment pour ne point manquer ce coup d’œil. Trop absorbés par leur tâche, les hommes du Feu ne remarquèrent point notre présence ; du reste, nous nous dissimulions de notre mieux dans un fourré.

Une vingtaine de chasseurs se tenaient au pied de l’arbre et y lançaient des flèches, qu’ils ramassaient au fur et à mesure qu’elles retombaient sur le sol. Je ne pouvais voir Œil-Rouge, mais je l’entendais hurler quelque part dans le feuillage. Après un moment, ses cris s’assourdirent. Sans doute s’était-il glissé dans le creux du tronc, mais sa femme n’avait pu le rejoindre et une flèche l’abattit net. Elle avait dû être sérieusement blessée, car elle ne se releva point. Elle protégea de son corps son bébé qui s’accrochait solidement à elle, et adressa des supplications aux hommes du Feu. Ils formèrent cercle autour d’elle et l’abreuvèrent de leurs moqueries, tout