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outre mesure, les empêchait de vivre dans les limites de leur propre territoire et ils s’étaient décidés à s’emparer du nôtre. Piètre victoire ! Nous étions sans défense. Ce fut un impitoyable massacre : ils n’épargnèrent personne, ni jeunes ni vieux, débarrassant en fait le pays de notre présence.

Pour nous, c’était la fin du monde. En désespoir de cause, nous nous réfugiâmes dans les arbres, mais bientôt nous fûmes cernés et tués, famille après famille. Toute cette journée-là, nous assistâmes à ces tueries sans nom, et, tenaillé par la curiosité, je ne pouvais me résoudre à m’en aller. La Rapide et moi ne restions pas longtemps perchés sur le même arbre, évitant ainsi d’être assiégés. Bientôt nous ne sûmes plus où trouver asile. De tous côtés, des hommes du Feu s’acharnaient à leur besogne d’extermination.

J’ignore le sort qui fut réservé à ma mère, mais je fus témoin de la chute du Jaseur : percé de flèches, il tomba du vieux nid familial. J’avoue que ce spectacle me procura un frisson de joie.