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Tremblante de peur, la Rapide me pressait de continuer notre chemin. Alors nous atteignîmes le point culminant de la falaise et prîmes notre élan à travers les arbres.

Cet épisode m’a toujours surpris et donné à réfléchir. Si en réalité la Rapide appartenait à leur tribu, elle avait dû être séparée de ces hommes à un âge trop tendre pour qu’elle pût se souvenir, sans quoi elle n’aurait pas eu peur d’eux. Peut-être aussi, tout en étant de leur espèce, était-elle née dans la forêt sauvage, loin de leurs habitations : son père était sans doute un renégat du peuple du Feu et sa mère une des nôtres. Comment savoir la vérité ? Ces contingences m’échappent totalement et la Rapide n’en connaissait pas plus long que moi sur ce sujet.

Nous vécûmes une journée de terreur. La plupart des survivants se dirigèrent vers le marais aux myrtilles et se réfugièrent dans la forêt voisine. Et du matin au soir, des bandes de chasseurs du peuple du Feu parcoururent les bois, tuant ceux d’entre nous qu’ils rencontraient. Ils agissaient suivant un plan préconçu. Leur population, se multipliant