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prunes sauvages plus grosses et plus douces que de coutume.

Bref, ce fut une année de cocagne. C’est alors que le drame eut lieu. La froide grisaille du petit jour nous surprit dans nos cavernes et la plupart d’entre nous se réveillèrent pour affronter la mort. Un pandémonium de cris et de clameurs nous tira du sommeil, la Rapide et moi. Nous penchant à l’ouverture de notre caverne, la plus élevée sur la falaise, nous plongeâmes notre regard au pied du rocher. Les hommes du Feu occupaient l’espace découvert. Leurs hurlements et leurs cris remplissaient l’air, mais ils agissaient suivant un plan préconçu, tandis que nous autres, gens de la horde, manquions totalement d’ordre et de méthode. Chacun de nous ne songeait qu’à se défendre personnellement, sans soupçonner l’étendue de la catastrophe qui allait fondre sur nous.

Lorsque nous commençâmes de lancer des pierres, les hommes du Feu s’étaient massés au pied de la falaise. Notre première volée de projectiles dut fracasser quelques crânes, car,