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mais je flairai l’odeur du tigre et entrevis une fourrure rayée comme je m’élançais dans un arbre.

C’était le vieux Dent-de-Sabre. Notre bataille l’avait réveillé dans sa tanière et il s’était glissé cauteleusement jusqu’à nous. La Rapide se réfugia sur l’arbre voisin du mien et aussitôt je la rejoignis. Je l’entourai de mes bras et la serrai contre moi, toute sanglotante. D’en bas montait un broiement d’os : Dent-de-Sabre dînait des restes de Grosse-Tête.

À quelque distance, Œil-Rouge suivait la scène de ses yeux injectés de sang et considérait avec étonnement ce monstre plus puissant que lui. La Rapide et moi nous regagnâmes la caverne tranquillement à travers les arbres, tandis que la horde, dans le feuillage, déversait sur son vieil ennemi des bordées d’injures et des branches. Il agitait la queue et grognait, tout en continuant son festin.

Nous dûmes notre vie au plus pur des hasards. Sans quoi j’eusse certainement