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horde en vue de nous débarrasser une bonne fois du tyran. Mais, effrayés, les autres n’osèrent pas quitter leurs arbres.

Inévitablement, Œil-Rouge devait avoir le dessus. S’il n’avait été gêné dans ses mouvements par la Rapide, il nous eût massacrés tous deux en un rien de temps, mais elle avait repris haleine et se montrait agressive. Il s’obstinait à ne pas lui lâcher les cheveux et perdait ainsi l’usage d’une de ses mains. Il me saisit par le bras. Je crus voir ma dernière heure venue. Il m’attira vers lui afin de m’enfoncer ses crocs dans la gorge. La gueule béante, il découvrait ses dents. Et bien qu’il n’eût encore déployé qu’une partie de sa force, il me démit si violemment l’épaule que j’en souffris le reste de mon existence.

À ce moment précis, il se passa un événement foudroyant. Un corps lourd s’abattit sur la masse que nous formions et nous sépara. Nous roulâmes de part et d’autre et la surprise nous fit relâcher notre étreinte. Grosse-Tête poussa un cri d’effroi. Je ne me doutais nullement de ce qui arrivait,