Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/210

Cette page n’a pas encore été corrigée

toujours devant moi, suivant la direction qu’elle avait choisie.

Enfin tomba le crépuscule. La Rapide me fit contourner l’épaulement moussu d’une falaise qui avançait parmi les arbres. Ensuite, nous nous enfonçâmes dans un fourré de broussailles qui me griffaient et me lacéraient au passage, mais elle connaissait le chemin et s’en tira sans la moindre égratignure. Au milieu de ces buissons se dressait un grand chêne. Lorsqu’elle y grimpa, je la suivis de près, et l’attrapai quand elle atteignit l’enfourchure où elle avait installé son nid, que je cherchais en vain depuis longtemps.

L’hyène avait retrouvé notre piste et, assise au pied de l’arbre, elle poussait des cris de bête affamée. Que nous importait ? Nous nous moquâmes d’elle lorsque, découvrant ses dents, elle disparut dans le fourré. On était au printemps. À cette époque de l’année les bruits nocturnes devenaient nombreux et variés. Comme toujours, les animaux se livraient bataille entre eux. Du nid nous entendions le hennissement des chevaux sauvages, la trompette de l’éléphant et le