Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

aux branches d’un arbre voisin. Du sein de ces bruissants feuillages, elle m’observa tout en poussant de tout petits cris. Je bondis vers elle et, après une poursuite fatigante, je ne fus guère plus avancé. Juchée sur un troisième arbre, elle m’appelait doucement en me regardant à la dérobée.

Un instinct m’avertissait qu’un changement s’était opéré en nous depuis l’époque lointaine où Oreille-Pendante et moi étions partis à l’aventure. Je désirais cette femme, je m’en rendais compte, et elle-même n’était pas sans le savoir ; d’où sa crainte de me voir approcher d’elle. Je perdais la notion qu’elle était la Rapide et que, dans l’art de grimper aux arbres, elle m’avait donné des leçons. D’arbre en arbre, je la poursuivis, mais elle m’échappait sans cesse, se retournant pour me contempler de ses yeux tendres, m’appelant gentiment, dansant, sautillant, ricanant tout en filant à mon approche. Plus elle fuyait, plus je désirais l’attraper, et les ombres vespérales qui s’allongeaient furent témoins de l’inutilité de mes efforts.

Dans la poursuite, ou durant les instants de