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Nous devînmes plus alertes, plus circonspects et moins téméraires. Désormais, nous ne pouvions plus considérer les arbres comme un refuge. Perchés sur une branche, il nous était interdit de nous moquer de nos ennemis qui nous guettaient d’en bas : les hommes du Feu étaient des carnassiers armés de griffes et de crocs de trente centimètres de long, les plus redoutables de tous les animaux de proie qui dévastaient le monde primitif.

Un matin, avant que les gens de la horde se fussent égaillés à travers les arbres, une panique se produisit parmi les porteurs d’eau et ceux qui étaient allés boire au fleuve. La horde se précipita vers les cavernes, car, en pareille circonstance, nous songions d’abord à fuir, nous réservant ensuite de chercher la cause de notre frayeur. Tapis à l’entrée de nos abris, nous montâmes la garde. Au bout d’un moment, un homme du Feu s’aventura sur la berge au pied de la falaise. C’était le vieux petit chasseur boiteux. Longuement il nous observa, promenant son regard du haut en bas du rocher. Il emprunta un des sentiers et descendit jusqu’au cours d’eau, puis