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était le seul vieillard de la horde et constituait une anomalie. Les membres de notre tribu parvenaient rarement à l’âge mûr, et encore moins à la vieillesse. La mort violente était d’ordinaire le sort qui nous attendait. On quittait ce monde comme l’avait fait mon père, de même que Dent-Brisée, ma demi-sœur et le Chauve. Chacun disparaissait brutalement, en pleine possession de son intelligence et dans toute la force de la jeunesse. Était-ce une fin naturelle ? À cette époque, la mort violente était le lot de chacun.

Personne ne mourait de vieillesse dans la horde. Du moins, je n’en connais pas d’exemple. Os-à-Moelle lui-même, le seul de notre génération qui aurait pu terminer ses jours normalement, ne fit point exception à la règle. Une sérieuse infirmité, un amoindrissement accidentel ou provisoire des facultés vouaient son homme à une mort rapide et, en général, sans témoins. On s’effaçait discrètement du paysage. Un beau matin, on quittait la caverne pour n’y plus