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Oreille-Pendante fit une chute violente tandis qu’il fuyait à mes côtés. Un trait venait de s’enfoncer dans son mollet. Il tenta de reprendre sa course, mais il retomba lourdement sur le sol. Tremblant de peur, il s’assit et me supplia de venir à son secours. Je rebroussai chemin. Il me montra la flèche. Je m’en saisis pour la retirer, mais, fou de douleur, il m’empoigna la main et arrêta mon geste. Une autre flèche siffla à nos oreilles et une suivante se brisa sur le rocher. C’en était trop. De toutes mes forces, j’arrachai la flèche du mollet d’Oreille-Pendante. Il poussa des cris effrayants au moment où le dard sortait de sa chair et me frappa avec colère. Mais bientôt nous reprenions notre fuite éperdue.

Je regardai en arrière. Le vieil Os-à-Moelle, abandonné loin derrière nous, trébuchait à chaque pas dans cette course inégale avec la mort. Souvent il faisait des faux pas, et une fois il s’étala de tout son long sur le sol ; mais les flèches n’arrivaient plus. Péniblement il se releva. Malgré le fardeau de ses ans, il ne voulait pas mourir. Les trois