bondissaient sur leur proie qu’ils guettaient dans l’ombre.
Sans doute est-ce de la crainte de ces hôtes nocturnes que naquit plus tard la terreur des êtres irréels qui devait se développer et créer de toutes pièces un monde tout-puissant et invisible. Lorsque la faculté d’imagination s’accrut dans le cerveau humain, la peur de la mort prit des proportions plus considérables jusqu’au moment où les générations suivantes associèrent cette peur avec la nuit qu’elles peuplèrent d’esprits. Je crois que le peuple du Feu redoutait déjà l’obscurité pour cette raison ; mais nous autres, gens de la horde, si nous gagnions nos repaires à la tombée du crépuscule, c’était pour nous abriter contre Dent-de-Sabre, les lions, les chacals, les chiens sauvages et les loups, et tous les carnassiers avides de chair fraîche.