en sûreté, contournant la forteresse des hommes du Feu. Tranquillement assis sur notre radeau, nous nous riions d’eux et nous laissions emporter par le courant de l’Est au Sud, puis à l’Ouest, où le fleuve, décrivant une immense courbe, semblait se nouer sur lui-même.
Bientôt nous laissâmes les hommes du Feu loin derrière nous, et un paysage familier vint frapper nos regards. C’était le grand trou d’eau où nous nous étions une ou deux fois hasardés pour voir les animaux se désaltérer. Plus loin se trouvaient, nous le savions, le champ de carottes, au-delà les cavernes, puis le territoire occupé par la horde au bord de l’eau.
Nous fîmes force rames vers la rive, qui glissait rapidement devant nous, et en quelques minutes nous arrivâmes à hauteur de l’endroit où ceux de notre horde venaient puiser de l’eau. Nous y vîmes des femmes et des enfants qui remplissaient leurs calebasses. Pris de panique à notre vue, ils s’enfuirent éperdument en laissant choir leurs récipients.