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montâmes sur l’esquif et d’une secousse le lançâmes au milieu de l’eau. Quelque chose entravant son élan, il alla frapper brusquement la berge en aval et faillit nous précipiter par-dessus bord. Le radeau était attaché à un arbre par une corde formée de racines entrelacées, et il nous fallut défaire l’amarre avant de le pousser à nouveau dans le fleuve.

Tout absorbés par la manœuvre de notre embarcation, nous pagayions, les yeux fixés sur l’autre rive. Le courant nous entraîna en aval et bientôt, sans nous en rendre compte, nous arrivâmes en pleine vue du village des hommes du Feu. Avertis par un cri, nous promenâmes nos regards autour de nous. Plusieurs hommes du Feu nous montraient du doigt et d’autres sortaient de leurs cavernes. Cessant de pagayer, nous les regardâmes à notre tour. Le rivage retentissait de leurs clameurs. Quelques hommes nous envoyèrent leurs flèches qui tombèrent près de nous, mais nous étions déjà hors de portée.

Ce fut un jour inoubliable pour Oreille-Pendante et moi. À l’Est, l’incendie causé par nous couvrait l’horizon de fumée et nous voguions