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nous feignîmes de dormir. Puis, nous singeâmes leur façon de parler en bafouillant des sons incompréhensibles. Me souvenant d’avoir vu le vieux chasseur attiser le feu à l’aide d’un bâton, je fourgonnai les cendres et ramenai à la surface de grosses braises rouges en faisant voler des nuages de cendres. C’était un divertissement inattendu et bientôt nous fûmes couverts d’une couche de poudre grise.

Inévitablement, nous devions imiter les hommes du Feu et alimenter le brasier. Tout d’abord, nous y jetâmes des brindilles qui s’enflammèrent. Fous de joie, nous dansâmes au bruit des crépitements. Puis nous ajoutâmes de plus gros morceaux de bois, et peu après le feu devint énorme. Nous allions et venions de la forêt à la clairière, traînant du bois mort. Les flammes crépitèrent, rugirent et ronflèrent, puis montèrent de plus en plus haut et la colonne de fumée dépassa le faîte des arbres. Nous venions d’accomplir là l’œuvre la plus prodigieuse qui fût sortie de nos mains, et nous exultions. Nous aussi, nous étions des Faiseurs de Feu, pensions-