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autre, nous entendions le craquement des branches sous le poids de corps massifs et, hors de la zone de lumière, nous décelions des prunelles luisantes. Au loin, un rugissement de lion se répercuta, et, beaucoup plus faible, le cri d’un animal blessé. Du fleuve, nous parvint le grognement formidable d’un rhinocéros.

Le lendemain matin, à notre réveil, nous nous hasardâmes vers le feu. Il couvait toujours et les faiseurs de feu avaient disparu. Nous fîmes une ronde à la lisière de la forêt pour nous en assurer, puis nous courûmes vers le foyer. Curieux de savoir à quoi cela ressemblait, entre le pouce et l’index je saisis une braise ardente. Je la lâchai aussitôt en poussant un cri de douleur, et Oreille-Pendante battit aussitôt en retraite au sommet de notre arbre. Transis de peur, je suivis son exemple.

La fois suivante, nous approchâmes avec méfiance et évitâmes de prendre les charbons ardents entre nos doigts. À l’instar des hommes du Feu, nous nous accroupîmes près du foyer, et, la tête appuyée sur les genoux,