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rapprochés l’un de l’autre, nous pagayâmes de notre bras libre, et bientôt je pénétrai l’intention de mon ami. Il fit une pause et me désigna du doigt la rive opposée tout en poussant des cris d’encouragement. Je compris et nous redoublâmes d’ardeur. Emportés par un courant rapide, nous nous laissâmes entraîner jusqu’à la rive sud, mais avant que nous pussions atterrir, un contre-courant nous ramena vers la berge septentrionale.

Ici un différend s’éleva entre nous. Voyant la rive nord si proche, je pagayai dans cette direction, tandis qu’Oreille-Pendante continuait ses efforts dans le sens contraire. Le radeau décrivit des cercles qui ne nous amenaient nulle part et, emmenés à la dérive, nous voyions la forêt défiler sous nos yeux.

Impossible de nous battre : nous n’étions pas assez stupides pour lâcher notre radeau improvisé. Mais nous jacassions et nous abreuvions mutuellement d’injures, lorsque brusquement le courant nous rejeta vers la rive sud. Cette rive étant à présent le but le