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Il se tourna vers moi et promena son regard sur l’autre rive. Il essaya de parler, mais ne parvint point à exprimer sa pensée par un son quelconque. Il en résulta un bafouillage qui me fit éclater de rire. Il m’empoigna brusquement et me jeta sur le dos. Une rixe s’ensuivit et je le pourchassai jusqu’au sommet d’un arbre, où, armé d’une longue branche, il me repoussait chaque fois que j’essayais de l’atteindre.

L’idée s’était éteinte chez Oreille-Pendante. J’ignorais de quoi il s’agissait et lui-même l’avait oublié. Mais, le lendemain matin, elle reparut au réveil, sans doute ranimée par l’instinct du retour. Toujours est-il qu’elle persista, plus nette qu’auparavant. Il me conduisit au bord de l’eau où un tronc d’arbre s’était échoué sur un banc de sable. Je crus qu’il songeait à s’amuser comme naguère au bord du marais et, en effet, je le vis bientôt ramener un second tronc d’arbre qui gisait un peu plus bas.

Lorsque nous fûmes installés côte à côte sur nos troncs d’arbres, les tenant bien